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Ditchy Hell
C'est ici que nous sommes, ça j'en suis sûr. C'est une boite, du moins c'est comme ça qu'on disait quand j'étais jeune. Un réseau de salles et de galeries situées dans un immense entrepôt. Une sorte de Beaubourg crade, avec les mêmes tuyaux et les mêmes dimensions. C'est situé quelque part dans la banlieue lointaine, dans ces coins dont les habitants ont oublié le nom, ces régions industrielles abandonnées qui se répètent de loin en loin dans le tissu urbain. Pourtant, le Ditchy Hell n'est pas très dur à trouver... Ses spots balayent les nuages de leurs rayons colorés, son enseigne baignée de flammes brille au travers du nuage orange des halogènes urbains. Et puis il y a le bruit, qui rayonne alentour et fait vibrer les vitres de votre voiture quand vous approchez, une pulsation sourde, un coeur énorme qui battrait à 240 bpm et ferait vivre cette énorme bête qui vous avale...
L'entrée est une bouche de femme énorme, pulpeuse et terriblement vulgaire. Pour pénétrer à l'intérieur, vous passez sous d'horribles dents géantes brillant du meilleur dentifrice, vous marchez sur une moquette pourpre épaisse et humide figurant une langue et vous descendez l'escalier de la gorge, orné de néons, de structures rappelant vaguement les délires métalliques d'un Gustave Eiffel sous Acide.
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